www.lalettrea.fr – 23/07/2021
Soutenu par Alstom, SNCF Voyageurs et CAF, le dispositif, qui vise à améliorer la performance industrielle des petits fournisseurs du ferroviaire, cherche à se structurer.
Désormais doté d’une subvention de 729 000 euros accordée par l’Etat en juillet, le projet de soutien aux PME de la filière ferroviaire lancé en 2019 par l’association CARE (Compétitivité, accompagnement, rail et emploi) entrera dans le dur à la rentrée. Au programme, dès septembre : un « roadshow » des régions pour convaincre leur exécutif de mettre à leur tour la main au pot. Si deux d’entre elles ont déjà répondu à l’appel – Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France -, d’autres projets sont encore dans les tuyaux. C’est le cas en Centre-Val-de-Loire et dans les Pays de la Loire. Un enjeu réside également autour de la Bourgogne-Franche-Comté, région pionnière en matière de trains à hydrogène où Alstom dispose par ailleurs de trois sites (Belfort, Le Creusot et Ornan).
Le défi est de taille pour l’association présidée par Jean-Pierre Audoux, qui vise la création de 18 « grappes » d’ici à 2023, avec un besoin de financement de l’ordre de 3 millions d’euros. Chacune d’entre elles est composée de six entreprises réunies autour d’un donneur d’ordre et coordonnée par un expert indépendant. Elle représente une enveloppe d’environ 170 000 euros annuels, dont la moitié provient d’un financement public. Le reste est apporté par les grands industriels qui ont répondu à l’appel, SNCF Voyageurs, Alstom, CAF et, dans une moindre mesure, par les PME qui bénéficieront du programme. L’objectif de CARE est de soutenir la filière ferroviaire en France, qui souffre de maux récurrents, notamment en matière de livraison, afin d’en améliorer la compétitivité.
Des projets multirégionaux
Quant à l’enveloppe promise par l’Etat lors de la signature d’un avenant du contrat du comité stratégique de la filière ferroviaire (CSF) en juillet, elle pourrait servir à financer des programmes que les régions refuseraient de soutenir, ainsi que des grappes « mixtes », à cheval sur plusieurs régions. Un projet pourrait notamment voir le jour en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, centré autour de CAF. Les ambitions du constructeur espagnol dans l’Hexagone ont été auréolées de la visite d’Emmanuel Macron sur le site de Bagnères-de-Bigorre le 16 juillet. Cet argent, qui sera alloué par BPIfrance, pourrait aussi servir à financer la formation des prestataires mobilisés sur le grand programme de rénovation de la SNCF de 40 % de son parc de TER en France, annoncé en mars.
Parmi les donneurs d’ordre, certains grands noms restent pour l’heure en dehors du projet, à l’instar de la RATP, mais aussi du constructeur allemand Siemens Mobility – qui fait preuve d’un nouvel appétit pour le marché tricolore, ou encore de l’américain Wabtec.
Emilie COSTE